Il est curieux de constater que chaque fois qu’un défi doit être relevé dans notre pays, en l’occurrence en matière de formation et de recherche, certains milieux préconisent d’emblée une centralisation des compétences décisionnelles à l’échelon fédéral, comme s’il suffisait de transférer des prérogatives des cantons à la Confédération pour régler une question de fond.
Qu’observe-t-on en réalité ? D’une part que la Confédération diminue drastiquement ses dépenses et que, ce faisant, elle n’épargne aucun secteur, même pas celui de la formation. D’autre part que la Confédération peine à mettre en œuvre des réformes. Dans les domaines de l’AVS, de la politique de la drogue, de la fiscalité, des transports, la Confédération ne parvient tout simplement pas à faire aboutir des projets. Ce n’est donc pas en dotant la Confédération de tâches supplémentaires que l’on parviendra à «faire bouger» notre pays.
Sur le plan pratique, les études de médecine conduisent pour l’essentiel à la pratique d’une profession dans un lieu donné, et ne sauraient donc être conçues «hors sol». A cela s’ajoute le fait qu’elles sont organisées en étroite relation avec les centres hospitaliers universitaires et d’autres hôpitaux, lesquels relèvent des cantons. Retirer les études de médecine de l’orbite cantonale est l’expression même d’une fausse bonne idée dans la mesure où les centres hospitaliers universitaires sont partie intégrante du dispositif sanitaire de notre pays. Le seul modèle réaliste est celui de la collaboration entre les facultés de médecine et du choix par celles-ci de certaines spécialisations dans le domaine de la recherche.
Olivier Feller
Député
(article paru dans la «Nouvelle Revue» du vendredi 9 juillet 2004)