L'initiative 1:12 aimerait se faire passer pour une réponse aux rémunérations excessives - et effectivement choquantes - de certains dirigeants de très grandes entreprises. Mais en prétendant lutter contre des abus, elle imposerait un carcan dommageable à toute l'économie du pays. N'imitons pas la France qui, à force d'entasser les lois et les contraintes sous prétexte d'offrir le bonheur à ses habitants, a fini par casser son outil de production et multiplier les chômeurs.
1. L'initiative va à l'encontre du partenariat social qui constitue l'un des facteurs de notre prospérité, en assurant au travers des conventions collectives des conditions de travail adaptées à la situation des différentes branches économiques et des régions de notre pays.
2. L'initiative mettrait en péril les recettes des assurances sociales, en particulier de l'AVS. Car si les rentes sont plafonnées, les cotisations ne le sont pas et les hauts revenus contribuent pour beaucoup au financement des retraites. Dans notre pays, l'Etat assure aussi une large redistribution des richesses au travers des impôts. Il faut par exemple savoir que 10% des contribuables les plus aisés sont à l’origine de 75% des recettes de l'impôt fédéral direct.
3. L'initiative nécessiterait la mise en place d'une lourde machinerie administrative, coûteuse pour les contribuables et les entreprises. Alors que notre économie a besoin de conserver toute sa compétitivité face à la concurrence mondiale pour maintenir un taux de chômage parmi les plus bas d'Europe.
Olivier Feller
Conseiller national PLR Vaud
Article publié dans Lausanne Cités du 30-31 octobre 2013