Le suisse allemand, 5ème langue nationale, c’est la provocation stupide qu’un parlementaire tessinois a trouvé pour faire parler de lui.
J’ai la chance d’être bilingue. Je n’ai rien contre le suisse allemand. C’est la langue maternelle des Alémaniques, celle qui exprime au mieux leur identité. Mais pas question de l’enseigner en priorité aux Romands. Il vaut mieux apprendre le bon allemand, qui nous permet d’échanger avec nos compatriotes tout en nous ouvrant des portes sur l’Allemagne et l’Autriche et une vaste culture. Quitte à se familiariser ensuite, pour ceux qui le souhaitent, avec le dialecte alémanique. Car le suisse allemand est d’abord une langue parlée, même s’il peut faire valoir quelques auteurs qui ont écrit ou écrivent en dialecte. Et puis, quel Schwiizerdütsch faudrait-il enseigner aux Romands?
Il ne faut pas se tromper. Le danger, ce n’est pas la progression du suisse allemand dans les écoles d’Outre-Sarine. Le vrai danger, c’est l’anglais, langue étrangère, qui tend à remplacer le français, langue nationale.
Si nous respectons leur langue, les Alémaniques doivent aussi respecter la nôtre. A moins de vouloir créer dans notre pays les conditions d’une lente implosion, comme en Belgique, chacun doit faire un effort. Autant les Romands doivent faire l’effort d’apprendre l’allemand - et nous avons des progrès à faire - autant nous devons exiger que l’enseignement du français reste prioritaire en Suisse allemande.
L’anglais, OK, mais après. L’argument passe-partout de la langue anglaise n’est pas de bon conseil. Si le chinois devait un jour remplacer l’anglais comme langue véhiculaire internationale, comme l’anglais a supplanté le français, faudrait-il vraiment que nous nous mettions au mandarin pour nous comprendre entre Suisses en Suisse?
Olivier Feller
Conseiller national PLR Vaud
Article publié dans Lausanne Cités le 18 juin 2014