C’est autre chose. Vous ne le saviez pas, je vous l’apprends. D’ailleurs, pour l’Organisation mondiale du commerce, le vin doux non plus n’est pas du vin. Quèsaco?
En septembre dernier, le Conseil national a demandé au Conseil fédéral de modifier sa pratique en matière d'importation de vin et d’intégrer les vins mousseux au contingent tarifaire des vins. Cela limiterait un peu l’importation globale de vins étrangers, qui représentent grosso modo 60% de la consommation dans notre pays. Et ce serait un coup de pouce pour les vignerons suisses qui se battent dans des conditions beaucoup plus difficiles qu’ailleurs.
Le problème, c’est que le Conseil fédéral n’est pas d’accord. Pour lui, le contingent tarifaire des vins ne peut pas contenir les vins mousseux «puisque l'importation de ce type de vins n'était pas limitée avant l'entrée en vigueur en 1995 des engagements de la Suisse à l'OMC.» Le gouvernement précise que le volume du contingent a été déterminé «sur la base de la moyenne des importations des vins naturels des années 1986-1988, conformément aux règles du cycle de négociations de l'Uruguay». Par conséquent, une renégociation serait trop compliquée.
C’est formidable. On est en 2014 et nous voilà coincés par un accord conclu en 1995 sur la base d’échanges commerciaux remontant aux années 1986-1988. Il y a plus de 25 ans. J’avais cru comprendre que dans un monde qui change vite, il fallait savoir s’adapter en permanence. Pourtant, à l’OMC, plus rien n’avance. Certains se demandent même si elle n’est pas entrée en agonie. Quant à savoir pourquoi les négociateurs ès sciences commerciales ont traité les mousseux autrement que le vin, excusez-moi, je n’ai pas trouvé le formulaire administratif qui me permettrait de vous l’expliquer.
Olivier Feller
Conseiller national PLR Vaud
Article publié dans l’édition des 29-30 octobre 2014 de Lausanne Cités