Les retraités sont directement intéressés par la bonne marche des caisses de pension, qui gèrent les avoirs du deuxième pilier. Ils ne sont pourtant pas représentés au sein des conseils de fondation des caisses. J'ai donc déposé une motion au Conseil national pour demander que cette anomalie soit corrigée.
Quand un salarié prend sa retraite, son avoir de vieillesse, qui a servi à calculer sa rente, continue d'être géré par sa caisse de pension. Certes, le retraité ne paie plus de cotisations et son avoir diminue avec les années puisqu'il sert à payer la rente. Mais les avoirs cumulés de tous les retraités, de plus en plus nombreux en raison du vieillissement de la population, atteignent des sommes considérables.
Aujourd'hui seuls les employeurs et les salariés actifs sont représentés au sein des conseils de fondation des caisses. Les retraités en sont exclus alors que les décisions prises les concernent aussi. Certaines caisses accueillent de leur propre chef des retraités au sein de leur organe suprême, mais ils n'ont pas le droit de vote. Les représentants du troisième âge sont comme les représentants du tiers état avant la Révolution française : quantité négligée.
Cette étrange situation doit disparaître. Toutes les catégories de personnes doivent obligatoirement être représentées, avec droit de vote, au sein des conseils de fondation des caisses de pension. C'est d'autant plus justifié qu'il y aura demain de plus en plus de retraités par rapport aux actifs en raison de l'augmentation de l'espérance de vie. Pour y parvenir, il n'y a même pas besoin de toucher au principe du système paritaire en place, qui assure une égale représentation des employeurs et des employés. Il suffit d'accorder une place légitime aux retraités au sein des représentants des employés.
Olivier Feller
Conseiller national PLR Vaud
Article publié le 9 mars 2016 dans Lausanne Cités